ETHIOPIE 2006 (4) LE LAC DE LAVE DE L'ERTA ALE
Après un rappel des précautions à prendre, nous rejoindrons le cratère sud pour une première observation nocturne.
Ce que nous attendions depuis plusieurs jours était enfin face à nous, oubliés les pénibles heures de 4x4 et tous les autres désagréments, nos regards étaient figés sur cette étendue mouvante secouée de temps à autre par des convulsions et des souffles venant des entrailles de la terre.
L’œil fixé sur la camera, je guettais l’instant idéal pour immortaliser l’explosion d’une bulle de gaz ou la formation soudaine d’une fontaine de lave.
Expédition sur le volcan Erta Ale
envoyé par spiritofaloha
Rolland ne put s’empêcher de comparer ce puits brûlant aux marmites qui bouillonnent délicatement dans les cuisines de son restaurant , l’image était trop évidente.
Vers 2H du matin, de retour au pied des parois de la caldeira, les yeux encore émerveillés par cet univers, nous tenterons de dormir.
Le jour venu, nous comprendrons l’origine de quelques douleurs lombaires ressenties durant la nuit. La surface tortueuse du champ de pahoehoe, n’avait à l’évidence rien avoir avec la douceur de la plume.
Alors que nous prenons notre petit déjeuner, la caravane de dromadaires arrive en vue du sommet, avec tout le matériel. Ils sont partis de la plaine alors que nous allions dormir.
La journée sera consacrée à l’exploration de la caldeira. Le lac de lave apparaît bien différent et il est possible d’évaluer l’aspect et les dimensions du cratère.
Notre envie d’accéder à la plate-forme 30m en contre bas est vite réprimée, tant la fragilité des parois et l’instabilité des éboulis sont grandes.
Autour du cratère, le plancher de la caldeira reste friable et nous devons être vigilants avec les nombreux tunnels de lave, qui peuvent à tout moment s’effondrer.
Un hornito émanant des gaz souffrés d’une vingtaine de métres de haut domine la partie sud du cratère, de son sommet on peut distinguer le lac Afrera et le Hayly Gub au loin.
Après le repas, où nous avons pu déguster le fameux cabri, et une petite sieste au plus chaud de la journée, nous explorerons un second cratère au nord.
Il ne posséde pas de lac de lave, mais sa surface, une trentaine de métres en contrebas, est hérissée de nombreux hornitos rougeoyants et dégageants des gaz toxiques, obligeant au port du masque.
On mesurera la température de ces gaz à 210°, dans un évent en limite du cratère.
Le contournement par le nord conduit à un hornito bordé de fissures jaunies par le soufre.
Plus loin, à la nuit tombante, nous atteignons des cavités d’où émane de la vapeur d’eau surchauffée, idéale pour une fumigation.
Pour notre seconde nuit d’observation, le lac est resté calme, il nous gratifiera cependant de quelques belles explosion, comme celle ci.
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